Sidi Maabadi, l’orthopédiste qui avance d’un bon pas
Publié le 24/09/2020
Nous avions évoqué son cabinet d’orthopédie inauguré récemment à Nyambadao, sans trop connaître l’homme qui se cachait derrière. Un mahorais qui revient dans son île, qui participe à meubler le désert paramédical, et qui porte une vision de la prise en charge médicale de la population, ça ne peut pas se manquer !
Peu connue, la profession d’orthopédiste se penche sur l’appareillage, pour traiter, améliorer, corriger, soutenir une incapacité ou accroitre le rendement physiologique d’un membre, jambe, bras, etc. C’est à l’Institut de formation d’orthopédiste-orthésiste de l’ACPPAV Poissy (Région parisienne) que Sidi Maabadi a décroché son diplôme d’orthopédiste orthésiste podologiste en 2017. Il a ensuite travaillé à Torcy (77) puis son envie de s’installer à son compte correspond aux mesures incitatives de l’ARS à Mayotte annoncées l’année dernière, « de toute manière, je voulais m’installer chez moi, j’avais envie de rentrer ».
Il surfe donc sur la vague d’attractivité financière déployée, bénéficie d’une aide de 25.000 euros de l’ARS, et d’un prêt de la BFC de 70.000 euros, « ce sont les premiers à avoir cru à ce projet. Ils ne font habituellement pas de prêt à l’installation, ils ont fait une exception. »
Nyambadao, le remède contre les barrages
Lors de l’inauguration le 1er décembre 2018
La suite on la connaît : inauguré le 1er décembre, malencontreusement affiché « Centre médical », en raison de son ambition annoncée de faire venir un généraliste et un diabétologue, son cabinet rebaptisé « cabinet d’orthopédie-Mayotte orthopédie » est fréquenté par une patientèle du grand sud, et pas seulement. « Pratiquement tous les médecins de l’île m’ont envoyé leurs patients. Mais j’ai surtout apprécié les visites des infirmiers et des kiné. Avec ces derniers, on s’appelle, on se conseille, ça va dans le droit chemin de ma vision d’une communication et d’un travail pluridisciplinaire entre professionnels de santé au bénéfice du parcours de santé du patient. » Un discours qui va plaire aux acteurs de la Santé communautaire, qui s’implante dans l’île…
Mais pourquoi s’installer à Nyambadao ? « C’est un choix stratégique. Je voulais capter la patientèle du sud, et en cas de barrage, si c’est bloqué à Mtsararano, je passe par Poroani ! », lance en souriant cet enfant de Sada.
On le voit, il n’est pas seul dans cette aventure, « le président de l’Interco Sud m’a particulièrement épaulé, en multipliant ses conseils », et un projet l’intéresse particulièrement, « la ZAC Mramadoudou Nord qui va porter un Pôle médical de regroupement de professionnel ».
Au lendemain de la publication déprimante de l’Atlas du Conseil de l’ordre des médecins qui constatait une désaffection prononcée du corps médical, une rencontre qui ressemble à un oasis dans ce désert médical, et sans que ce soit un mirage.
Anne Perzo-Lafond
* Son champ de compétence, en orthopédie sur mesure et de série répond au titre 2 chapitre 1 et titre 4 du code de la sécurité sociale : après bilan podologique complet, conception d’orthèses plantaires (semelles orthopédiques), orthèses de main, compression veineuse, compression articulaire, ceintures chirurgicales, corsets orthopédiques, colliers cervicaux, orthèses de correction (genou, cheville, épaule…), chaussures thérapeutiques de série, vêtements compressifs sur mesure pour grand brulés, bandages herniaires, prothèses mammaire externe pour femme opéré du cancer des seins, fauteuils roulants manuels et électriques, les aides à la marche (cannes, déambulateurs…)
Article apparu en premier sur Le journal de Mayotte.